Le Vietnam s'étend sur une superficie de plus de 330 000km² soit environ 11x notre petit Royaume de Belgique... 2600 km de voies sont consacrés au réseau ferroviaire vietnamien, géré par la Vietnam Railways. Ce réseau se développe principalement le long de la côte entre Ho Chi Minh Ville et Hanoi (ce trajet dure entre 30 et 40 heures).
Les 1700 km de lignes qui relie Hanoi et Saigon formaient auparavant le Transindochinois (travail titanesque entamé en 1899 et achevé 37 ans plus tard...). C'est presque le même réseau que les japonais utilisèrent pendant la guerre.
Après la Réunification du Nord et du Sud (la séparation se faisait à hauteur du 17e parallèle), en juillet 1976, le gouvernement vietnamien décida de rétablir complètement la liaison nord-sud comme un symbole de l'unité d'une nation. Cela a demandé la réparation et remise en service de plus de 1300 ponts, une trentaine de tunnels, 158 gares et près de 1400 aiguillages...
Nous embarquons à presque 6h du matin, soit à peine 20 minutes de retard (un record!). Je trépigne d'impatience! J'adore voyager en train! C'est une passion que mon père m'a transmise et je lui dédie tous ces moments...
Le train rentre enfin en gare et c'est toute l'animation frétillante d'un débarquement-embarquement qui s'offre à nos yeux...
Notre cabine est située voiture 7. Celle-ci s'arrête juste devant nous! Nous occupons les banquettes 7 et 8, celles du bas. Personne ne se joindra à nous pour les 10h à venir...
Et c'est la vie à bord d'un train qui pulse et qui s'égraine devant nous: chariots de soupe, de riz, de snacks divers, vendeurs de journaux, contrôleurs, passagers qui s'égarent en cherchant le wagon-restaurant...
Gaëlle, pour mon plus grand plaisir, s'empare de l'appareil-photo et shoote tout ce qui lui tombe sous les yeux. Le train fait finalement très peu d'arrêt sur un si long parcours. Les enfants finissent par s'endormir dans la fraîcheur de la cabine climatisée.
Le voyage s'avère donc agréable, bien plus qu'en bus et nous arrivons vers 15h à Da Nang...
Da Nang, au premier abord apparaît comme une ville anodine, même si c'est en terme de population, la troisième ville du pays. Une horde de Taxis nous assaillent à la sortie de la gare. En vain, car après notre expérience acquise en Inde, nous restons de marbre et capables de faire face...
Pour 15$, nous arrivons à négocier un trajet en van jusque Hoi An. Da Nang est une ville d'affaire et n'est pas encore vraiment dévolue au tourisme étranger, malgré l'énorme croissance de chantiers en cours le long des plages. La ville garde une réputation un peu sulfureuse. Du temps du conflit américain, Da Nang était le lieu de repos des soldats US.
C'est donc vers 16h que nous arrivons, frais et dispos à Hoi An, ville classée au Patrimoine Mondial par l'Unesco... Et là c'est la grosse déception. Piège à touristes, Galerie commerçante urbaine, paradis de l'arnaque et du superficiel, Hoi An se révèle être tout sauf le petit paradis que nous vantaient quelques personnes croisées au cours de notre périple...
Peut-être aurez-vous du mal à le comprendre, mais nous ne sommes pas partis en vacances... Notre voyage est d'une autre nature. Les kilomètres que nous faisons, ce que nous traversons et vivons, tout cela tient pour nous d'une autre expérience. Il y a un principe de la Culture traditionnelle aborigène d'Australie qui me tient à coeur: l'acte prévaut toujours sur le résultat. Et c'est un peu ce que nous avons entrepris... Un Voyage où chaque pas recèle sa part d'apprentissage et d'expérience sans aucun lien avec la finalité.
Aussi, pour nous, se retrouver ici, dans une sorte de parc Disney de l'histoire du Vietnam, c'est un peu jouer les vacanciers en goguette... Le factice est de mise partout...
On a les boules...
Deux jours devraient nous suffire pour quand même tenter de découvrir quelque chose de vrai ici, ou peut-être de se convaincre de n'y rien trouver...
Costumes, lanternes et déco bidon à foison... La "petite Bruges d'Asie" ne nous charme pas...
Sur le Tha Bon, des animaux lumineux égaye la promenade des badauds.
Les vieilles demeures chinoises classées servent de refuge à des boutiques de tailleurs (jusqu'à 5 boutiques identiques d'affilée!)
Une cuisine de rue (les beignets de coco ont eu la préférence des enfants)
