samedi 8 janvier 2011

La rivière Kwai...


Un couple d'amis, Cony et Seema, nous avaient chaleureusement recommandé la visite de Kanchanaburi. Nous avons bien fait de suivre leurs indications...

Les enfants ont adoré les différentes activités qui étaient proposées. Même s'ils n'ont pas compris toute la portée de ce qu'ils ont vu. En effet, nous avons commencé notre périple dans la province centrale de la Thaïlande, par un moment de recueillement au cimetière des Prisonniers de Guerre (Cimetière Militaire des Alliés). Les tombes, de petites stèles discrètes, s'étalant sur des dizaines de mètres, le long de nombreuses allées.

Moment marquant et émouvant, surtout à la lecture des âges, tous très jeunes, lorsqu'ils ont été fauché par cette terrible guerre. La plupart ont participé sous la contrainte à la construction d'un chemin de fer qui devait servir de moyen de transport et de communication pour l'armée japonaise dans son effort pour maîtriser cette partie de l'ancien Siam.

Le pont de la rivière Kwai, dont Pierre Boulle tirera un roman captivant, lui-même adapté à l'écran par David Lean, en 1957 (Lean réalisera aussi, en 1984, A passage to India, un film monumental sur l'Inde d'après le roman éponyme de Edward Morgan... avis aux amateurs!), le pont donc, est toujours debout et toujours en activité. C'est devenu un centre touristique de première importance, bien que le musée qui retrace sa construction reste bien en-dessous des attentes des nombreux touristes qui visitent ces lieux...

Mais quel plaisir que de traverser ce pont, de marcher dans l'Histoire... En bonus, le passage d'un train, alors que nous sommes au milieu du pont. Les visiteurs et l'équipe de cheminots qui s'affairent sur l'entretien de l'édifice se pressent sur les côtés se laissant frôler par les wagons bleu-céruléen.

Nous prendrons, plus tard dans la journée, l'un de ces trains qui suit le même parcours que celui tracé par l'armée japonaise, en 1942, avec la sueur et le sang de prisonniers alliés et de civils Thaïs...

à suivre...

2 et 3 janvier: Résumé.


Ces deux jours ont été consacré à la découverte des sites principaux de Bangkok. Nous sommes revenus, cette fois dans des heures raisonnables, pour une visite ensoleillée du Grand Palais et du Temple de Wat Pho.

La foule encore plus dense que les autres jours nous a obligé à marcher d'un pas quasi-cérémoniel ce qui se prêtait pleinement à l'ambiance du jour. Partout, fleurs, encens, bougies, sons de cloches ont animé cette journée...

Les enfants étaient très impressionnés par la multitude de statues qui ornaient les entrées de chaque temple ou monument. L'or et les fleurs qui embellissaient les lieux ont captivé leur regard.

La rencontre avec le Grand Buddha couché de Wat Pho a été un moment important. La foule qui se presse, marche d'un pas lent en faisant le tour de cette immense statue (plus de 40m de long), le cliquetis des instruments de prière et les murmures qui résonnent dans ce bâtiment ont fortement marqué Thorwald et Valentine.

Il est difficile de coucher ses impressions après de tels moments, et nous posterons quelques photos dès que possible, en espérant qu'elles en traduisent le "Sacré"...


La journée du 3 janvier, encore sous l'effet du décalage horaire, Michaël est resté couché une bonne partie de la journée, offrant aux enfants l'occasion de se balader dans les environs de Khao San et Soi Rambutri pour du shopping (sans achats, la place dans les sacs est comptée!) avec maman...

L'après-midi, nous décidons de quitter Bangkok pour le centre du pays et d'orienter les jours à venir vers des activités plus ludiques pour les petits.

Nous réservons un séjour à Kantchanaburi et ses environs.

Au programme: Pont de la rivière Kwai, train de la mort, balade à dos d'éléphant, Tiger temple et radeau de bambous...

vendredi 7 janvier 2011

quelques photos 3

Depuis un tuk-tuk, dans la frénésie de la circulation...

quelques photos 2

Bangkok by night. Tout en couleurs...


quelques photos 1

gargotte de rue sur Rambutri road. Première "découverte" des enfants de la cuisine de rue à la mode thailandaise...

jeudi 6 janvier 2011

1 janvier 2011... suite.

Nous plongeons dans l'éveil de la vie nocturne de Bangkok. Du quartier de Silom Complex nous remontons vers Patpong et son marché de nuit, oùnous restons en lisière, convaincus qu'il est inutile pour nous de se mêler à la foule grouillante des badauds à la recherche de la bonne affaire ou d'une soirée aventureuse dans les nombreux gogo-bars qui se partagent les ruelles adjacentes.
Nous longeons ensuite la ligne nord-sud du skytrain et embarquons à Chong Nonsi. Les stations du train suspendu sont d'une incroyable propreté. les nombreux agents de sécurité exhortent les passagers qui descendent des wagons à quitter la station au plus vite.
Hélas, une fois rendu à Central Pier, nous apprenons que le derniers bateau assurant la liaison vers le nord de la ville et notre quartier est déjà parti. Qu'importe une virée folle en tuk-tuk dans les rues asphyxiées de Bangkok nous ramène vers Khao San.
Nous rentrons au Four Sons Village, notre GuestHouse sur Rambutri rd, encore sous le coup de l'émotion suite à la disparition momentanée de Thorwald, notre petit homme de 3ans, qui s'est, le temps d'un battement de cils, échappé de notre attention bienveillante. Il s'en allait explorer les étals de souvenirs de Th Silom...
C'est une aventure horrible qui nous servira de leçon. Notre vigilance sera bien accrue et même au détriment de l'exotisme ambiant, nous resterons tourné vers nos deux petites têtes blondes...

1 janvier 2011...

Puisque nous voyageons avec deux jeunes enfants, il nous faut mesurer nos actes, veiller plus encore à agir en parents responsables et éviter les risques. Il arrive cependant que l'on ignore le degré de danger de certains de nos choix. Comme ce matin, lorsque nous décidons de déjeuner dans une gargotte typiquement Thaï. Nous prenons place et commandons des plats au hasard...
Il s'avère que les soupes qui composent la plupart des plats servis sont à base d'entrailles de boeufs...
Ce qui n'empêche pas Thorwald et Valentine, ignorant la provenance des ingrédients, de se régaler et de piocher une part supplémentaire dans nos bols...
Au final, les plats se révèlent plutôt savoureux et copieux. Et justement épicés.
Comme quoi, nous devons apprendre à canaliser notre regard et tels nos enfants garder une part d'innocence et d'immédiateté face aux situations nouvelles...

Le reste de la journée est consacrée à la découverte du Bangkok moderne: skytrain, immeubles gigantesques, boutiques de luxe qui s'entassent dans des complexes High-Tech, le parc Lumphini et ses bassins de carpes que les Thaïs nourrissent avec affection.
Bangkok offrent plusieurs visages, futuristes ou traditionnels, riches ou misérables mais toujours tellement souriants. C'est vraiment l'une des qualités du peuple Thaï...

à suivre...

31 décembre. Rambutri rd Bangkok.

Voyager c'est quitter un monde stable dominé par l'impression rassurante que tout est à sa place dans un univers restreint que l'on maîtrise. Ici, nous ne maîtrisons plus rien, nous nous laissons porter. Par les odeurs musquées, aériennes de la ville. Par les notes de couleurs qui composent une fresque urbaine complexe et mouvante. Nous sommes le 31 décembre et Bangkok se met à l'heure occidentale. Partout, banderolles, cotillons, décors de fête se disputent la place entre les enseignes lumineuses des Guesthouses, des bars, des salons de massage.
Ici, à des milliers de kilomètres de notre petite bulle familière, tous ces efforts me paraissent bien futiles. Je n'éprouve aucune envie de faire la fête, entièrement accaparé par le flux de la découverte: les repas succulents sur un coin de trottoirs, la course affolée des tuk-tuks entre les vans customisés, les échoppes surchargées qui attirent les gogos...
Voilà notre fête. Voilà comment nous clôturons cette année bien remplie. Et nous aborderons celle à venir le ventre plein de nouvelles saveurs, l'esprit effleuré par les milliers de sourires croisés, et le regard avide de tout ce que ce pays disposera sur notre chemin...

Une sieste avale la majeure partie de notre après-midi tandis que Gaëlle revoit notre itinéraire. Une fois éveillés, les enfants réclament du mouvement. Nous décidons de gagner les quais afin de prendre la liaison par bateau qui nous fera descendre vers Tha Maharat. Le Mae Nam Chao Phraya se dévoile à nous au détour d'une ruelle.
Il est à ce propos très difficile de distinguer les ruelles des allées privées ou des accès d'arrière-cours. Les mentions ne sont jamais claires et rarement indiquées en anglais. De plus, une même adresse peut être déclinée sous plusieurs formes et le terme "Thanon" ou Th, repris dans de nombreuses adresses peut se rapporter à une rue comme à une avenue.

Le fleuve est agité, nous le sentons onduler sous nos pieds lorsque nous attendons la navette sur le quai n°13. Des milliers de vaguelettes viennent embrasser la coque du bateau qui assure la liaison entre les quais. un drapeau orange renseigne les voyageurs que cette navette descend le Chao Phraya. L'embarquement est sportif, le navire accoste à peine que déjà le Thaï chargé de l'accostage siffle à pleins poumons pour indiquer au pilote la manoeuvre de départ. Les voyageurs se pressent dans le grondement des moteurs...

Le système de navigation sur le fleuve relève d'une alchimie subtile ou d'une franche folie c'est selon... Les bateaux s'élancent sans la moindre hésitation dans le courant du Chao Phraya. Ils se frôlent dans un ballet aquatique désordonné où les longtail boats occupent l'avant-scène. Ces longues barques fuselées aux moteurs surpuissants arrachent de longues gerbes d'eau verdâtre au fleuve si vital pour la ville.

Une traversée des marchés avoisinants la silpakorn University nous amènent aux abords du Grand-Palais (Phra Borom Maharat Chawong). Ce dernier n'est guère plus utilisé par le Roi au bénéfice du Palais Chitlada, au nord de la ville. Il n'en reste pas moins un édifice impressionnant d'une blancheur immaculée et dont les murs pourtant épais et colossaux n'arrivent pas à dissimuler totalement l'architecture raffinée et élancée des bâtiments qu'ils abritent.
Il est hélas trop tard pour visiter l'un ou l'autre monument. Si Bangkok s'affiche facilement comme un papillon de nuit, frivole et insouciant, la mégapole récompense le touriste matinal et organisé en comblant son regard des attraits rutilants d'une culture riche et variée.

un tour de tuk-tuk négocié à bon prix (40baths pour regagner Rambutri Rd depuis Th Sanamchai) nous entraîne dans la circulation folle de la fin de journée. Les mouvements sont brusques, les virages serrés. Mais en peu de temps nous avons regagné notre quartier où nous nous restaurons d'un classique Phad Thaï composé de nouilles diverses de légumes sautés et de croupions de poulet. Les enfants optent pour des cuisses de poulet cuites au charbon.

lundi 3 janvier 2011

30 décembre, suite.

Les enfants sont épuisés. Ils s'accrochent à nous, nous serrent et finissent par s'abandonner à la fatigue. Les premières Guesthouse que nous croisons affichent "complet". Le poids des sacs à dos auquel s'ajoute celui de Thorwald commence à marquer la limite de nos efforts.
Le Four Sons Village, sur Rambutri rd sera le refuge où nous nous écroulerons pour plus de 12 heures de sommeil...

dimanche 2 janvier 2011

vue de notre chambre


Enfin...

Bangkok...
Nous y sommes enfin... Ces derniers jours, nous avons doutés de pouvoir y arriver, nous avons même failli y renoncer. Trop de projets à mener à bien avant de partir, trop d'impératifs et de priorité qui nous tiraient vers le bas. Mais grâce au soutien et à la présence de gens formidables, nous avons pu faire le pas de plus qui nous menait à la frontière de notre rêve. Ensuite, tout devenait plus facile, il suffisait de noius laisser pousser, emporter par le vent grisant du voyage...
Abu Dhabi, notre escale à mi-parcours, nous est apparue dans le sfumato matinal qui mélange les teintes chaudes et ocres du désert aux couleurs pâles et blanches du gigantesque aéroport. Le luxe est partout, dans le moindre détail. Mais au fond, il nous apparaît tellement fragile, car gagné dans un combat à chaque instant renouvelé, sur l'immensité implacable du désert...

Notre vol jusque Bangkok est soumis à de nombreuses perturbations que pourtant nous ne ressentons qu'à peine, isolés dans notre bulle de sommeil. Les enfants sont admirables de calme et de sagesse malgré les 12heures que nous passons à plus de 11000m d'altitude.
L'arrivée à Bangkok est une course effrénée que nous sommes sûrs de perdre: notre avion plonge vers la ville alors que la pénombre recouvre le pays. Nous découvrons les milliers de lumières opalescentes et fines qui annoncent que la capitale ne dort jamais vraiment...
Le passage de la douane est une étape un peu angoissante, nous ne disposons pas de visas, juste d'une réservation pour un vol vers Pnom Phen, à la mi-janvier. Nous affichons un sourire charmeur et envoyons en première ligne les enfants, soldats innocents et braves. Ca marche!
Il nous reste à sortir de l'aéroport international, trouver un taxi public et rejoindre la ville, distante de 30km.
Puisque nous ne disposons d'aucune réservation, Gaëlle choisit l'adresse d'une Guesthouse dans le Lonely Planet, la bible des voyageurs. Le taxi rentre dans Khao San et nous dépose à quelques centaines de mètre de la National Gallery. De là, sacs sur le dos, les vêtements collés à la peau par la chaleur ambiante, nous traversons les rues animées en quête d'un refuge...
A suivre