jeudi 6 janvier 2011

31 décembre. Rambutri rd Bangkok.

Voyager c'est quitter un monde stable dominé par l'impression rassurante que tout est à sa place dans un univers restreint que l'on maîtrise. Ici, nous ne maîtrisons plus rien, nous nous laissons porter. Par les odeurs musquées, aériennes de la ville. Par les notes de couleurs qui composent une fresque urbaine complexe et mouvante. Nous sommes le 31 décembre et Bangkok se met à l'heure occidentale. Partout, banderolles, cotillons, décors de fête se disputent la place entre les enseignes lumineuses des Guesthouses, des bars, des salons de massage.
Ici, à des milliers de kilomètres de notre petite bulle familière, tous ces efforts me paraissent bien futiles. Je n'éprouve aucune envie de faire la fête, entièrement accaparé par le flux de la découverte: les repas succulents sur un coin de trottoirs, la course affolée des tuk-tuks entre les vans customisés, les échoppes surchargées qui attirent les gogos...
Voilà notre fête. Voilà comment nous clôturons cette année bien remplie. Et nous aborderons celle à venir le ventre plein de nouvelles saveurs, l'esprit effleuré par les milliers de sourires croisés, et le regard avide de tout ce que ce pays disposera sur notre chemin...

Une sieste avale la majeure partie de notre après-midi tandis que Gaëlle revoit notre itinéraire. Une fois éveillés, les enfants réclament du mouvement. Nous décidons de gagner les quais afin de prendre la liaison par bateau qui nous fera descendre vers Tha Maharat. Le Mae Nam Chao Phraya se dévoile à nous au détour d'une ruelle.
Il est à ce propos très difficile de distinguer les ruelles des allées privées ou des accès d'arrière-cours. Les mentions ne sont jamais claires et rarement indiquées en anglais. De plus, une même adresse peut être déclinée sous plusieurs formes et le terme "Thanon" ou Th, repris dans de nombreuses adresses peut se rapporter à une rue comme à une avenue.

Le fleuve est agité, nous le sentons onduler sous nos pieds lorsque nous attendons la navette sur le quai n°13. Des milliers de vaguelettes viennent embrasser la coque du bateau qui assure la liaison entre les quais. un drapeau orange renseigne les voyageurs que cette navette descend le Chao Phraya. L'embarquement est sportif, le navire accoste à peine que déjà le Thaï chargé de l'accostage siffle à pleins poumons pour indiquer au pilote la manoeuvre de départ. Les voyageurs se pressent dans le grondement des moteurs...

Le système de navigation sur le fleuve relève d'une alchimie subtile ou d'une franche folie c'est selon... Les bateaux s'élancent sans la moindre hésitation dans le courant du Chao Phraya. Ils se frôlent dans un ballet aquatique désordonné où les longtail boats occupent l'avant-scène. Ces longues barques fuselées aux moteurs surpuissants arrachent de longues gerbes d'eau verdâtre au fleuve si vital pour la ville.

Une traversée des marchés avoisinants la silpakorn University nous amènent aux abords du Grand-Palais (Phra Borom Maharat Chawong). Ce dernier n'est guère plus utilisé par le Roi au bénéfice du Palais Chitlada, au nord de la ville. Il n'en reste pas moins un édifice impressionnant d'une blancheur immaculée et dont les murs pourtant épais et colossaux n'arrivent pas à dissimuler totalement l'architecture raffinée et élancée des bâtiments qu'ils abritent.
Il est hélas trop tard pour visiter l'un ou l'autre monument. Si Bangkok s'affiche facilement comme un papillon de nuit, frivole et insouciant, la mégapole récompense le touriste matinal et organisé en comblant son regard des attraits rutilants d'une culture riche et variée.

un tour de tuk-tuk négocié à bon prix (40baths pour regagner Rambutri Rd depuis Th Sanamchai) nous entraîne dans la circulation folle de la fin de journée. Les mouvements sont brusques, les virages serrés. Mais en peu de temps nous avons regagné notre quartier où nous nous restaurons d'un classique Phad Thaï composé de nouilles diverses de légumes sautés et de croupions de poulet. Les enfants optent pour des cuisses de poulet cuites au charbon.

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