mercredi 6 avril 2011

Un bilan...


Deux semaines et quelques jours se sont écoulées depuis notre retour. Des journées chargées et consacrées à notre installation (provisoire) et à la prise en charge des priorités et de tout ce que nous avions laissé inachevé ou en suspend à notre départ.

Notre voyage apparaît vraiment comme la première étape d'un projet plus vaste. Comme je le précisais dans un des tous premiers posts: "Quelle que soit l'ampleur du trajet que nous effectuons, c'est avant tout au rythme d'un pas après l'autre que nous vivons cette expérience, un pas qui s'accorde à celui de nos enfants"...

Des pas nous en avons fait, moins que prévu et plus qu'espéré. De grands pas en avant et quelques pas en arrière.

Un premier bilan se forme:

les échecs:

-le manque de préparation au-préalable: nous n'avons pas accordé assez de temps quant au fait de "préparer" les enfants à ce voyage. Deuxième point, le manque de prépa nous a forcé à suivre un schéma de voyage plus classique, voire même parfois trop touristique.

-le manque de préparation pour l'après: nous n'avons pas eu le temps de prévoir et organiser notre retour dans les meilleures conditions. Nous avons heureusement la chance de pouvoir compter sur l'attention et le soutien de nos proches, ce qui nous permet de gérer notre retour dans de meilleures conditions.

-Au niveau matériel, nous avons eu pas mal de casse et de défection. Un matos moindre mais mieux choisi se serait avéré plus efficace.

-Les budgets initialement alloués aux logements et aux déplacements n'étaient pas assez réalistes. Il nous fallait tenir compte du besoin de préserver les enfants dans un cadre correct. Nous avons, Gaëlle et moi, passés l'âge du "vagabondage" routard.

-Valentine, à 4ans et demi, est en demande d'un enseignement plus formel. Il importait donc autant de la "nourrir" de nouvelles découvertes que de "structurer" la façon de l'éduquer.

-Notre souhait de vivre en famille a eu comme revers de renforcer Thorwald dans sa dépendance vis-à-vis de ses parents. Passer du cocon de la crèche à la réalité du voyage a pour effet de lui instiller la peur de "perdre" ses parents.


Les succès:

-Nous avions planifié près de 9 mois de voyage dans 8 pays différents. A ce jour, ce voyage aura duré seulement 3 mois dans 3 pays différents. Nous pourrions y voir là un échec cuisant.

Ce n'est pas le cas: notre retour est motivé par d'un côté l'aspect financier et le besoin d'achever ce que nous avions laissé en suspend et d'un autre côté par la certitude que le moment est venu de mettre la suite en place.

-Nous avons réussi à nous détacher de notre vie confortable, et avons assumer pleinement les risques que nous prenions, pour pouvoir concrétiser nos rêves, faire du tissu des chimères un tablier solide et large où étaler par nos efforts et nos choix, les fruits d'une Vie nouvelle...

-Nous avons dans une certaine mesure prouvé qu'il était abordable et non impossible de voyager, sac sur le dos, en famille avec de jeunes enfants.

-Nous avons raisonnablement géré les risques représentés par le manque d'hygiène et les maladies qui caractérisent ces régions.

-Dois-je préciser que les enfants ont assimilé et conservent à ce jour des notions élémentaires nées du voyage? Ils ont dépassés leurs peurs (Comme Thorwald et sa phobie de l'eau qui rêve de devenir marin...), ils vivent et partagent "Ensemble, en Famille" (notre mantra souvent égrainé au long de ces derniers mois). Et bien d'autres choses encore...

-Nous avons pu visiter et voir énormément de choses merveilleuses, des temples de Bangkok aux ruines majestueuses d'Angkor, des tigres du Kanchanburi aux éléphants de Phnom Penh.

Nous avons gagné dans ce voyage de grandes et de petites choses précieuses: de la cuisine à la mode thai ou de l'intérêt exprimé par Valentine pour le bouddhisme et l'apprentissage de l'anglais...


Le passé et l'avenir:

-Nous vivions une vie stable et agréable, matériellement confortable. Et nous n'avons pas hésité à la sacrifier, la balayer afin de simplement partir... Qui dira fuir? Peut-être... En tout cas, nous nous sommes donné physiquement et mentalement le recul nécessaire pour pouvoir réfléchir et définir nos besoins et nos envies à venir.

-Aujourd'hui, nous vivons volontairement de façon précaire le temps de mettre en place les éléments dynamiques de notre vie future. Une vie loin de la Belgique (et hélas loin de nos proches) dans un autre cadre, avec d'autres priorités, d'autres contraintes.

Nous envisageons des formations axées sur la Coopération et l'Aide au Développement, l'acquisition des compétences nécessaires pour notre expatriation, et comme sécurité la mise en place d'une activité annexe.


Et pour clôre ce bilan:

-Une pensée pour Eve et Mika qui, loin d'ici, vivent les affres et l'excitation d'un nouveau projet, un autre défi...

-Des félicitations pour Mamy qui revendique son indépendance (ce qui nous rassure pour la suite)...

-des nouvelles de la tortue géante du Lac Hoan Kiem: La "Rafetus Swinhoei", probablement âgée de 100ans, pourra enfin bénéficier des soins nécessaires. Les "sauveteurs" l'ont capturé ce 4 avril. On ne connaît que 4 spécimens de cette tortue géante